“Par thérapie efficace, il faut notamment comprendre la fixation d’objectifs cliniques par le comité de nutrition et l’identification des résidents rencontrant des problèmes de nutrition. Déterminer la situation nutritionnelle actuelle des résidents, afin de permettre d’évaluer l’effet d’une intervention, fait également partie d’une thérapie efficace. Enfin, il faut également se mettre d’accord sur une thérapie nutritionnelle adaptée aux besoins du résident.”
Principe ‘plan check act’
“Un comité de nutrition travaille en fonction du principe ‘plan check act’ : constatation du problème ou diagnostic, fixation des objectifs de l’aide, plan de traitement, intervention et évaluation. Le diagnostic a trait à la reconnaissance du problème nutritionnel spécifique du résident. La planification des soins concerne la suppression éventuelle de l’alimentation habituelle et la fourniture d’une alimentation alternative. L’intervention et l’action demandent une exécution correcte des accords consignés dans la planification des soins et/ou conformément aux protocoles et consignes de travail. L’évaluation est destinée à corriger les remarques et évolutions dans la situation du résident dans le cadre de son plan de soins. Dans l’intérêt d’une bonne évaluation, il est nécessaire d’introduire des standards de qualité mesurables et formels, comme un bilan nutritionnel, un bilan hydrique, le ‘Body Mass Index’ et un ‘Mini Nutritional Assessment’. Une tâche importante incombe ici au nutritionniste et au diététicien, bien entendu en concertation avec le coach dédié aux soins et l’équipe interdisciplinaire. Le nutritionniste et le diététicien participeront donc activement à la concertation multidisciplinaire et aux discussions concernant les résidents.”
Screening de la sous-alimentation
“Une bonne situation nutritionnelle est une condition essentielle pour avoir et conserver une bonne santé, pour une bonne cicatrisation, pour augmenter sa résistance, pour se sentir bien et pour guérir plus rapidement. La sous-alimentation ou une situation de mauvaise nutrition est souvent la conséquence d’une alimentation déficiente ou insuffisante, et survient souvent sous l’influence d’une maladie, en raison d’une mauvaise prise d’aliments, de facteurs dus à l’environnement ou de l’attitude du personnel.”
Une situation de mauvaise nutrition ou de sous-alimentation doit pouvoir être constatée de manière objective. ”A cette fin, le nutritionniste et le diététicien disposent d’instruments objectifs qui permettent de mettre en place une thérapie nutritionnelle sur mesure pour le résident.”
Sa propre culture nutritionnelle
“Nombre de résidents se voient prescrire un régime par leur généraliste ou suivent déjà depuis des décennies un régime qui leur a été prescrit un jour ou qu’ils se sont eux-mêmes imposés de manière rigide. Après toutes ces années, la personne âgée a développé sa propre culture nutritionnelle, qu’il faut respecter.” Le régime contre le diabète est l’un des régimes les plus souvent prescrits dans nos maisons de repos et de soins, en raison du diabète de vieillesse. ”Les résidents atteints de diabète de vieillesse requièrent un bon encadrement par le nutritionniste et le diététicien. Pour cela, le nutritionniste et le diététicien doivent pouvoir rendre visite régulièrement aux résidents, dans les différentes unités de soins, et évaluer sur une base régulière leur situation nutritionnelle avec l’équipe de soins. Outre le diabète, des régimes sont également prescrits pour des maladies cardio-vasculaires, dans lesquels la réduction de la consommation de sel et le cholestérol occupent une place importante. Dans ce cadre, il est important, pour le nutritionniste et le diététicien, d’avoir une bonne vision du planning des menus et des produits consommés. L’adaptation et le suivi pour les résidents atteints de diarrhée et de constipation sont également importants. Outre la sous-alimentation, de nombreux résidents sont également atteints du mal extrême inverse: l’obésité et les problèmes de santé qu’elle entraîne. Ces résidents requièrent aussi un accompagnement intensif de la part d’un nutritionniste et d’un diététicien.”
La problématique de la mastication
“Il est fini le temps où l’on servait du pain, du pain d’épice et l’une ou l’autre garniture avec du café aux résidents. Une nourriture qui n’a pas l’air attrayante n’est pas consommée, avec les conséquences que cela entraîne : sous-alimentation, résidents et personnel frustrés, … Les nutritionnistes et diététiciens ont pas mal de choses à suggérer à de tels résidents. Pour cela, ils doivent toutefois être alertés des problèmes par l’équipe de soins. Il y a encore un gros travail de sensibilisation des collaborateurs à faire en matière d’utilisation des médicaments. En cas d’inflammation de la muqueuse buccale et d’irritations de la bouche, il y a aussi plein de choses qui peuvent réduire la gêne du résident, à condition que le nutritionniste et le diététicien soient informés à temps du problème. En cas de dysphagie, des calculs nutritionnels peuvent aboutir à une adaptation du plan nutritionnel. Etant donné que la sous-alimentation et la déshydratation sont des complications graves de la dysphagie, le nutritionniste et le diététicien doivent effectuer d’importantes adaptations individuelles. Ici aussi, la concertation interdisciplinaire joue un rôle crucial,” conclut Rose De Donder.
Bert Verbeke