« Le Zorgbedrijf d’Anvers compte 15.000 clients, un senior sur neuf est aidé chaque jour par le Zorgbedrijf, par le biais de 4000 collaborateurs, actifs sur 101 sites : maisons de repos et de soins, centres de services, soins à domicile, résidences de services, etc. L’organisation génère un chiffre d’affaires de plus de 250 millions d’euros. »
Ebauche de la situation
A Anvers, le nombre de sexagénaires diminue lentement. Par contre, le nombre d’octogénaires connaît une augmentation en flèche. 40% de tous les sexagénaires sont seuls, et 50% pour les octogénaires. « Les personnes âgées souhaitent rester plus longtemps chez elles, pour une question d’indépendance et de qualité de vie. 30% des personnes âgées ont plus de 75 ans, 40% ont des problèmes psychogériatriques. La demande de ‘soins’ change : le client sait ce qu’il veut et est plus exigeant. Il y a par contre une lacune du côté de l’offre. Les places intramuros ne sont pas assez nombreuses, et ces places n’offrent pas une qualité de vie comparable à celle de l’environnement familier. En outre, la pression pour servir plus de gens avec moins de prestataires de soins est permanente, en raison d’un manque de personnel. »
Objectifs
« Avec ce projet-pilote, nous visons plusieurs objectifs. Tout d’abord, nous voulons permettre aux gens de vivre plus longtemps chez eux et donc garantir une meilleure qualité de vie. Ensuite, nous voulons permettre aux gens de sortir de leur isolement social en offrant des moyens de communication et du suivi, et ce entre les seniors, entre les seniors et leurs amis, leur famille et les prestataires de soins. Un autre objectif est de soutenir le manque de mains dans le secteur des soins et la demande croissante par une mise en œuvre plus efficace des soins, notamment en évitant des consultations inutiles, et par une meilleure préparation. »
Installations domestiques
Le premier projet-pilote à Anvers porte sur 200 flats – deux complexes de résidences services – et cinq installations domestiques. « Concrètement, il s’agit en premier lieu d’un système d’alarme personnel équipé d’un détecteur de chute, d’une localisation GPS et d’un détecteur d’activité. En outre, il s’agit d’un système d’alarme personnel avec détecteur de fumée, de fuite d’eau et d’activité, mais aussi de température de la pièce et d’hygrométrie. Ajoutons encore un système de monitoring sans fil capable de mesurer la tension, équipé d’un glucomètre, d’un moniteur pondéral, … L’accès à la porte et la gestion à distance font également partie de ce système. Les résidents reçoivent des badges et non des clés. Via leur téléviseur, ils peuvent voir qui est à la porte et l’ouvrir à l’aide de la télécommande. Dans les cas d’urgence, le Health Care Center peut également voir qui est à la porte, et l’ouvrir. L’implémentation des systèmes de badges permet un système de gestion complet, capable d’analyser les données en cas de vol. Et pour compléter le tout, la communication constitue également une part importante du système. Il s’agit ici de communication via le téléviseur, via la télécommande classique, avec le Health Care Center, avec les voisins, avec d’autres via Internet, avec la porte d’entrée, … »
Un projet dans quatre pays
« Dans le prolongement du projet précédent, une proposition européenne a été lancée le 2 juin 2009, sous la désignation ‘Home Sweet Home’. Le lancement de ce projet s’est fait le 1er mars 2010, et il doit durer 36 mois. Le budget total est de plus de 4.8 millions d’euros, dont la moitié est subventionné par l’Europe. Concrètement, par pays, 60 seniors seront sélectionnés pour participer à ce projet. La moitié sera équipée d’articles technologiques dernier cri, l’autre moitié pas, afin d’obtenir un cas d’étude. Outre la Belgique, des installations similaires sont réalisées en Irlande, en Italie et en Espagne. »
Home Sweet Home va plus loin que le premier projet. « La détection des mouvements va permettre d’établir un mode de mouvements, ce qui permettra d’informer proactivement le médecin traitant en cas de modification de ce mode, ce qui signifie que quelque chose se passe, comme une dépression par exemple. En outre, l’appareil d’alarme sera vocal, pour guider le senior chez lui s’il s’égare. Et, last but not least, les seniors auront un écran tactile sur lequel ils trouveront des jeux pour entraîner leur mémoire, consulter leur agenda (quand vient le médecin, le menu du jour, …) et la possibilité de piloter la domotique domestique, » conclut Dimitri De Rooze.
Bert Verbeke